Jour 4 (Mon Monte Carlo 2019)

8h15. Cela fait bien longtemps que je tourne et vire dans mon lit mais je me force à essayer de fermer de nouveau les yeux quelques instants. C’est peine perdue. Je me prépare, avale rapidement mon petit déjeuner et à 9h27 François-Xavier vient me récupérer pour aller faire les fameuses photocopies.
9h43. Nous arrivons sur place, une reprographie à 2 pas du parc d’assistance que je ne connaissais pas auparavant et qui est submergé de travail. La plupart des copilotes leur confis les précieuses cahiers de notes mais pour moi il est impensable que je fasse de même. Il y a tellement de risque de mélanger des pages, des spéciales, de cahier que je ne prendrais jamais le risque. A 10h12 nous en avons terminé avec François-Xavier qui m’a bien aidé. Le point important de la journée est terminé.
11h43. Entre temps Jean Michel est arrivé à l’assistance et nous nous mettons en route vers le shakedown programmé à midi pour nous. Sur place, la file d’attente est comme chaque année, interminable. Cela nous permet tout de même de discuter avec des têtes connues et de profiter du ciel bleu magnifique.
12h53. Nous sommes ENFIN au départ et la tension monte d’un cran. L’environnement, le pilote, l’équipe, l’auto étant nouveaux, j’ai la sensation perpétuelle d’avoir oublié quelque chose, de ne pas avoir ma routine habituelle. 5, 4, 3, 2, 1 et GO !
12h53″20,1. Nous venons d’en terminer avec ce premier passage. Les sensations dans l’auto sont bonnes et Jean Michel semble satisfait du comportement de l’auto et de mon annonce. Comme en 2016, ma dernière apparition ici, je trouve le rythme élevé et les pauses de diction rare sur ce tracé. C’est assez représentatif du parcours avec un condensé sur 3,35km. Arrivés dans la file pour faire notre deuxième passage, Jean Michel préfère rentrer à l’assistance et ne pas poireauter encore des plombes.
13h04. Nous sommes de retour à l’assistance et tous les voyants sont au vert pour l’entame de course. Nous filons manger un bout dans le camping car d’Ivan notre chef cuistot et intendant puis il nous ramène à l’hôtel afin de nous reposer au maximum.
14h32. Je profite de ce moment de calme pour terminer mes roadbooks, checker mes notes avec les vidéos, revérifier le timing de nos ouvreurs et m’assurer pour la 4583 fois que j’ai bien le bon cahier et le bon road book dans mon sac !
16h30. Eric à valider avec Jean Michel le choix des pneus et sans surprise, les clous seront de sortis pour l’entame de la saison. Pour la seconde ES par contre, les avis divergent et les chronos seront intéressants à suivre.
17h05. Paolo m’envoi la photo du carnet de pointage qui signifie que la voiture est bien entrée en parc d’attente à l’heure. Premier soulagement.
18h02. L’équipe vient nous récupérer à l’hôtel et nous filons vers Gap. Au même moment, FX m’appelle pour me donner les premières corrections. Je termine juste avant de sauter du van direction la salle d’attente mise en place par l’organisateur pour les équipages.
19h28. J’ai attendu tant bien que mal le fameux second coup de fil mais il est l’heure de partir. Au moment de rentrer dans la voiture pour chauffer le bolide et s’apprêter à partir, FX m’appelle et je commence à noter tout ce que je peux.
19h42. C’est à notre tour de nous élancer. J’attends d’être arrivé sur la grande route pour rappeler FX et terminer le boulot. Malgré les mickeys, j’ai beaucoup de mal à tout bien entendre et je préfère faire répéter mon copilote ouvreur que noter une mauvaise chose. Le pauvre il doit me haïr (déjà !)
20h27. Nous voilà au départ de cette fameuse ES1. Nous n’en menons pas large dans ces conditions et il est bien difficile de trouver le bon rythme et encore moins de se lâcher. Le grip change en permanence et j’ai vraiment du mal à me libérer. Je regarde tout, me focalise sur tout et à l’arrivée, nous sommes contents d’avoir éviter le piège mais objectivement nous sommes tous les deux un peu frustrés d’être aussi bridés. L’intelligence est une des clés pour un Monté.
20h56. Nous sommes arrêtés sur le routier pour changer nos pneus. Le timing est serré et donc chaque minute compte. Nous arrivons au départ de la 2, à 5 minutes de pointer avec encore les pressions à faire et nous préparer.
21h30. J’ai vraiment envie de bien faire pour ce deuxième chrono tout comme mon pilote. Mais dès le premier virage en appui à droite, on se fait gentillement rappeler qu’il faudra se méfier car nous roulons en croisés et donc les virages à droite seront survireurs tandis que les gauche seront sous-vireurs. Difficile la gymnastique sur 20kms. Le rythme est forcément plus soutenu, je suis moi aussi plus en phase mais la spéciale est un morceau. Il a fallu être prudent dans la dernière descente rapide avec ces longs appuis mais nous franchissons la ligne sans encombre.
22h35. Je pointe pour effectuer notre première assistance du rallye. Un débriefing rapide avec l’équipe, un plat bien chaud puis nous sommes partis direction l’hôtel. L’équipe se charge pour nous de ramener la voiture en parc fermé. Gracie ragazzi !
00h27. J’appui sur « Publier » et je pars me coucher. Demain il fera jour 😉
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hiringa25 Tout afficher
C’est en feuilletant un vieux magazine de l’année 1994, que mon attrait pour le rallye a commencé. Il aura pourtant fallu attendre le Monte Carlo 2000 pour que j’aperçoive en vrai ces autos et ces pilotes qui me faisaient tant rêver. Depuis, cette discipline hors normes à guider ma vie, sous différentes formes, et j’ai désormais la chance d’y travailler au quotidien comme coordinateur sportif et copilote.