Jour 5 (Rally Islas Canarias 2019)

7h00. Cela fait un petit moment que je tourne dans mon lit en tentant de fermer les yeux avant la sonnerie fatidique. C’est peine perdue dans ma chambre qui est aussi lumineuse que l’extérieur. Aujourd’hui c’est jour de course et comme chaque début de rallye on cogite, on a hâte, on a la boule au ventre.
9h48. Je me rends à la table de pointage pour récupérer mon carnet. Dans 15min nous nous rendrons dans les montagnes pour faire face au chrono. Une dernière vérification de nos affaires, des refueling, des pneus, des caméras, on se rassure en essayant de penser à tout.
10h56. Nous voici sur la ligne de départ de l’ES1 Valsequillo que nous connaissons bien. Dès les premiers mètre je comprends que Florian n’attendra pas une spéciale de mise en jambe, direct dans le vif du sujet. J’ai besoin de quelques pages pour me caler dans cette nouvelle position de conduite et ce nouveau baquet qui ne me renvoie pas tout à fait les mêmes sensations. Retrouver aussi nos automatismes avec Flo et l’annonce qui ne doit être ni trop en avance ni trop tard, forcément. Pas évident avec tous ces changements de rythme. A l’arrivée, on améliore d’1s notre temps de 2018 et nous pointons à 1,3s de nos camarades français qui ont déjà 5 rallyes dans les pattes. Pas si mal.
12h07’35. Le pointage de l’ES3 est relativement tendu entre le refuel, le changement de pneus et la longue liaison tortueuse vers Tejeda. La nouvelle partie est bien négociée malgré quelques corrections et on sait désormais à quoi s’attendre pour la suite. Notamment ces 8km sur ce goudron « destructeur » immortalisé par l’hélicoptère d’Eurosport en travelling à bord de falaise. Mais restons concentrés. Le plateau en quasi rupteur de 6 est passé en apnée pour ma part et il reste la dernière partie nouvelle en descente. Après avoir dépassé Nucita en proie à des problèmes mécaniques, nous y voilà. Je languissais la première épingle pour calmer notre gomme surchauffée et nos freins. Nous en terminons pour cette première boucle. 2 scratch sur 3 et une 1ère place en ERC3. Entame idéale.
14h24. Le regroupement et l’assistance sont passés en un éclair. Visionnage des caméras en mangeant et en debriefant, j’ai connu plus reposant. Dans la boucle de l’après midi nous réussissons à ajouter 2 nouveaux scratchs grâce à une auto encore plus efficace et confortable pour Florian. On voit clairement qu’il force moins, qu’il est plus fluide et les temps s’améliorent. Malgré une belle attaque dans Tejeda 2 en pneus d’occase, nous concédons le scratch absolu mais conservons largement la tête de l’ERC3.
18h42. Après un regroup’ en pleine 3 voies dans Las Palmas, il est temps de préparer la mécanique pour une grande leçon de pilotage au milieu des rond point et des trottoirs. Contrairement à l’an dernier, et même si nous concédons un peu de temps, pas question de faire le show (ou chaud ?) car chaque seconde comptera demain. En rentrant en leader pour 22,9s, on peut dire que la journée fut positive ! Pas de cadeau entre cocoricos !
23h26. J’en termine avec ce déjà 6ème carnet. Il me faut vite recharger les batteries pour cette dernière journée qui s’annonce au moins aussi prenante à suivre, en espérant rééditer vous savez quoi. Allez à demain chers lecteurs !
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C’est en feuilletant un vieux magazine de l’année 1994, que mon attrait pour le rallye a commencé. Il aura pourtant fallu attendre le Monte Carlo 2000 pour que j’aperçoive en vrai ces autos et ces pilotes qui me faisaient tant rêver. Depuis, cette discipline hors normes à guider ma vie, sous différentes formes, et j’ai désormais la chance d’y travailler au quotidien comme coordinateur sportif et copilote.