Jour 4 (Rally di Roma Capitale 2019)

8h42. Il est temps de partir dans cette longue 1ère étape. Les 1h30 de liaison pour rejoindre Pico nous endorment plus que cela nous motivent. Il va pourtant bien falloir être réveillé car on attaque par le juge de paix du rallye. Une spéciale qui nous avait échappé en 2018 face aux R2. Cette fois, pas d’arrêt de course et une envie d’attraper le bon wagon. Dès le premier virage, je connais les intentions de Florian et je m’enferme dans ma bulle. Pas le temps de relever la tête, les virages s’enchainent sans interruption mais je me sens bien. J’arrête de réfléchir de vouloir tout contrôler et je fais confiance à mon compère de gauche.
Nous sommes largement en avance sur nos temps de 2018 mais à 6km de l’arrivée, nous frôlons une petite corde d’un peu trop près et la sanction est immédiate. On roule quelques mètres mais le pneu est déjà entrain de se laminer. Pas le choix, il faut changer la roue. On repart sans en lâcher trop mais à l’arrivée, c’est 2min16 de perdue et le moral dans les chaussettes.
11h15. Départ de l’ES2. Munster vient de partir mais on nous arrête presque immédiatement pour enlever une voiture accidentée. On repart finalement 30min plus tard, une pause forcée finalement plutôt bénéfique. Pourtant, après quelques kilomètres ont se fait une grosse chaleur dans le rapide où une compression nous envoie valdinguer mais bien rattrapé par Florian. On repart à l’attaque et on réplique de la plus belle des façons en signant notre premier scratch et en améliorant nos temps de 2018.
13h40. Nous voici de retour à Fiuggi après cette liaison interminable. Nous réalisons le 4ème temps dans l’ES3 alors que nous pensions avoir fait une belle spéciale. Nous comptions sur le regroupement pour décompresser un peu mais loupé. L’arrêt de course englouti la moindre minute et nous voilà déjà en route pour l’assistance. Un bon repas à l’ombre, quelques corrections et de l’eau fraiche et c’est déjà reparti.
17h12. « What a stage ! » Cette fois, nous sortons de Pico sans encombre et proche du scratch qui nous échappe encore. Pourtant quel rythme dans ce chrono, c’est démentiel. Que ce soit Florian ou moi, pas 1 minute de répit et je vois que Florian est vidé aussi bien mentalement que physiquement. Entre la chaleur et la concentration, il y a un sacré défi à relever. Et paradoxalement, c’est celle (avec la 6, attendez c’est bientôt) que j’ai préféré. Car justement on a pas le temps de réfléchir, on est balloté dans tous les sens et même sans regarder la route, j’arrive à me caler correctement. Et quand l’osmose se fait dans l’habitacle, c’est vraiment une sensation grisante.
18h55. ES6 OK. Première journée terminée et sur un second scratch plus significatif. On a puisé les dernières ressources, maximisés ce qu’il restait de gomme sur nos pneus et cela a payé. On se disait justement avant que « l’on y met du coeur depuis le début » mais que cela ne payait pas au chrono. Erreur rectifiée ! En tout cas le rythme est hyper soutenu et la difficulté du parcours combiné sont un sacré challenge. J’ai du tout au plus voir 20% des 110km de chrono tellement il y a d’informations dans nos notes. On rentre sur Fiuggi vraiment fatigués mais satisfait d’être repassé de la 11ème à la 5 place.
21h42. Notre Clio est en parc et elle a bien mérité sa nuit de repos. L’équipe de FA Compétition et la présence de Daniel Giroud nous ont permis d’aller dans le bon sens et de rester dans le match pour le lendemain. Maintenant, il me tarde d’aller me coucher car on est loin d’avoir terminé. Alors ciao a tutti !
Sources:
Photos: Sixième Degrés (Erik Agostinelli) / Victor Bellotto
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C’est en feuilletant un vieux magazine de l’année 1994, que mon attrait pour le rallye a commencé. Il aura pourtant fallu attendre le Monte Carlo 2000 pour que j’aperçoive en vrai ces autos et ces pilotes qui me faisaient tant rêver. Depuis, cette discipline hors normes à guider ma vie, sous différentes formes, et j’ai désormais la chance d’y travailler au quotidien comme coordinateur sportif et copilote.