Au forceps (Jour 9 / Dakar 2022)

Spéciale 8: Al Dawadimi > Wadi Ad Dawasir / Liaison > 830 km – Spéciale > 395 km
La 8ème ES était placée sous le signe du sable, car les 830 kilomètres du jour ont emmené la caravane plein Sud entre Al Dawadimi et Wadi As-Dawasir. C’est toujours au cœur du royaume et dans la Province de Riyadh, qu’une deuxième spéciale consécutive de près de quatre cent kilomètres attendait les concurrents. Au menu, 24% de dunes, la plus importante proportion depuis le début du rallye. C’est d’abord par le Nafud (Désert) as Surrah que la spéciale a débutée par des dunes copieuses dans lesquelles certains concurrents ont dû s’y reprendre à plusieurs reprises avant de vaincre leurs sommets, à parfois près de 1000 mètres d’altitude.

» Nous sommes volontairement parti sur un rythme plus safe que la veille. Dans le bon wagon, on ne rattrapait personne et quasiment personne ne nous remontait dessus, c’était l’idéal, comme prévu. On a vécu un super moment sur ces longs plateaux avalés à hautes vitesses lorsqu’on a croisé un troupeau d’une trentaine de dromadaires: des grands, des petits, de toutes les couleurs. Un moment assez génial et de belles images en mémoire. Puis au km90, la boulette. On était dans un énorme cordon de dunes de niveau 3 et on arrivait pas à passer l’une des plus imposantes. En voulant la contourner par la gauche, on a gardé un peu trop d’élan et malheureusement elle finissait en mur de l’autre côté de la crête et nous avons planté le nez. Deux tonneaux par l’avant mais beaucoup de chance malgré tout. On retombe sur nos 4 roues à 1m d’un camion qui venait de faire la même chose. Nous sortons rapidement pour prévenir du danger et éviter le sur-accident mais le chauffeur du camion meurtri nous dit de repartir à toute vitesse car nous n’avons rien. On remonte et on s’immobilise à l’écart pour faire un point des dégâts. »

Les quelques dégâts cosmétiques (porte pliée, vitre cassée, phares, des morceaux de carosserie) sont peu de chose en comparaison à la mécanique:
» Même si nous avions nos 4 roues, le train arrière était bien tordu, sans parler de la perte de la direction assistée et d’un soucis électrique. Mais nous finissons par repartir en ayant perdu moins de 10min, un petit miracle. Le véritable exploit est celui de Bruno qui aura réussi à rallier l’arrivée et les 310km restants au milieu des dunes et finir de nuit sans direction assistée et avec un pouce tordu. Chapeau. Nous n’avons pas fait d’erreur de navigation et je me suis une nouvelle fois régalé quand ça se passe comme ça. On a mangé beaucoup de poussière pour ne rien arranger mais ce n’est rien comparé au calvaire qu’on vécu nos coéquipiers Patrice et Jérôme qui sont actuellement remorqué pour rentrer au bivouac. Encore 5h de route et une nuit très courte pour tenter de réparer et repartir hors classement. Pour soulager Bruno, c’est moi qui est effectué les 260km de liaison dont 70km de piste de nuit. On partage tout dans un équipage du Dakar ! On s’excuse d’avance pour le boulot que vont désormais avoir les mécanos mais on leur fait confiance. »

Valentin et Bruno conserve leur 28ème place et leurs espoirs de voir l’arrivée vendredi.
Spéciale 9: Wadi Ad Dawasir > Wadi Ad Dawasir / Liaison > 491 km – Spéciale > 287 km
Les détails ICI
Sources:
Photos: Valentin Sarreaud
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C’est en feuilletant un vieux magazine de l’année 1994, que mon attrait pour le rallye a commencé. Il aura pourtant fallu attendre le Monte Carlo 2000 pour que j’aperçoive en vrai ces autos et ces pilotes qui me faisaient tant rêver. Depuis, cette discipline hors normes à guider ma vie, sous différentes formes, et j’ai désormais la chance d’y travailler au quotidien comme coordinateur sportif et copilote.