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Le sixième homme

C’est le 6ème champion du monde français et pourtant on n’y fait rarement allusion. S’il est assez facile pour la plupart d’entre vous de nommer les 4 plus connus que sont Didier Auriol, Julien Ingrassia, Sébastien Loeb et Sébastien Ogier (et oui, notre cher Daniel Elena est monégasque et fier de son appartenance), il faut être d’avantage connaisseur pour donner le 5ème nom, à savoir Bernard Occelli, fidèle bras droit d’Auriol. Et quand il s’agit du 6ème, là il n’y a plus grand monde.

Pourtant, ce discret et sympathique lyonnais mérite autant sa place que les 5 piliers cités plus haut. Il s’agit de Daniel Grataloup. Copilote d’Eric Mauffrey et Bruno Saby à ses débuts, c’est sa longue association avec François Delecour de 1991 à 2002 qui le propulsera sur le devant de la scène. « Mais Delecour n’a jamais été champion du monde » me direz vous. Et vous auriez raison. Voilà l’explication de ce fait unique dans l’histoire du championnat du monde des rallyes.

En 1993, c’est la première année où les 13 épreuves du calendrier comptent pour l’attribution des titres pilote, copilote et constructeur. Auparavant, les épreuves alternaient, comptaient pour l’élite ou le F2 et il était difficile de s’y retrouver. Désormais, chaque constructeur désireux de jouer le titre, devait nominer son équipe et ses pilotes au maximum 30 jours avant l’épreuve. Faire appel à des spécialistes pour la Suède, la Finlande ou le Kenya était monnaie courante et aucun pilote ne faisait un championnat complet. Pire. Sur 13 épreuves, seuls les 8 meilleurs résultats étaient retenus pour le classement final. A la manière d’une formule de promotion.

Cette année là, Juha Kankkunen gagne son 4ème et dernier titre de champion du monde avec … 3 copilotes différents ! Un record puisqu’il gagne au moins une épreuve avec chacun d’entres eux. Pendant les reconnaissances du Rallye d’Argentine 1993, Nicky Grist remplace en urgence Juha Piironen, copilote de Juha depuis 1986, victime d’hémorragie. Malgré des reconnaissances tronquées, la paire gagne le rallye. Au Rallye des 1000 Lacs, c’est Denis Giraudet qui s’installe dans le baquet de droite. Une première pour lui avec des notes en anglais (Juha n’utilise pas le finlandais pour ces notes) mais c’est une nouvelle victoire. Au final Juha remporte 5 rallyes contre 3 à Delecour (ils ne se rencontrent que 6 fois sur l’ensemble de la saison) et le français termine vice-champion pilote à 23 points du finlandais. Mais Daniel lui est bien champion du monde des copilotes ! Cette particularité ne s’est jamais reproduite et cela devrait le rester encore un moment.

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La carrière de Daniel en tant que copilote s’arrête brutalement dans les forêts australiennes en 2002 après un accident spectaculaire. Mais ses qualités humaines, de gestionnaire et d’organisateur hors pair s’expriment toujours aujourd’hui au sein de l’écurie Citroën Racing comme coordinateur sportif. Une reconversion logique pour ce sportif accompli qui partage aujourd’hui son temps entre le rallye et le triathlon et la course à pieds à bon niveau.

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Zoom dans l’émission « Terrain de Jeu »

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C’est en feuilletant un vieux magazine de l’année 1994, que mon attrait pour le rallye a commencé. Il aura pourtant fallu attendre le Monte Carlo 2000 pour que j’aperçoive en vrai ces autos et ces pilotes qui me faisaient tant rêver. Depuis, cette discipline hors normes à guider ma vie, sous différentes formes, et j’ai désormais la chance d’y travailler au quotidien comme coordinateur sportif et copilote.

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