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Jour 2 & 3 (Monte Carlo 2024): Les reconnaissances

Tout comme les équipages, les jours de reconnaissances sont capitaux pour la bonne réalisation de notre mission. D’autant plus que nous, nous n’aurons pas d’ouvreurs … Découverte donc des conditions au moment de nous élancer en spéciale. Je peux vous dire que quand la météo entre ces journées préparatoires et la course a fortement évoluée, nous n’en menons parfois pas large. Le plus difficile est d’anticiper les éventuelles zones de regél au petit matin ou en soirée à la lumière d’une rampe de phare, l’état des routes entre les 2 tours, la plaque de verglas joueuse ou la petite bosse imprévue. Pas plus tard que l’année dernière, l’imbécilité de rares spectateurs nous a mis en mauvaise posture dans l’ES1 sur ce fameux secteur de glace vive alors que rien ne laisser penser qu’il aurait pu y en avoir. Avec Florian, nous commençons à bien connaitre les spéciales et leurs pièges pour les avoir parcourues au Monte-Carlo, en concurrent ou ouvreur, en championnat de France, et s’il n’y avait pas eu d’alerte en reconnaissances ni même en amont sur la spéciale, impossible qu’il y en ait naturellement à cet endroit. Pourtant, grand moment de solitude au moment du freinage … Heureusement, notre marge nous a permis de rester du bon côté de la limite mais tout peut très vite basculer.

Voilà pourquoi nous partons désormais au minimum en neige même lorsque tous les concurrents choisissent les slicks, voir même avec 2 clous si c’est une spéciale en altitude, peu empruntée où le risque de glace est bien présent. Zéro risque pour être quasi certains de passer partout. En 2020 pour notre première expérience et notre première spéciale, celle de Malijai / Puimichel de nuit, nous n’étions pas à l’aise avec nos 4 clous alors que la spéciale était 100% sèche. Mais c’est parce que nous enchainions avec l’ES2, Bayons / Bréziers, où subsistait de vraies portions glace/neige. Rapidement, nous avons switché du mode concurrent au mode organisation où notre but premier est d’arriver et en sécurité et non de réaliser un quelconque chrono. Une nuance cependant: nous avons notre propre chrono à respecter pour ne pas se faire rattraper bien sûr mais 10min d’écart sont largement suffisant. Même à l’envers dans le choix des gommes, nous sommes toujours arrivés avec plus de la moitié de la marge à l’arrivée. On connait désormais le bon dosage du rythme, entre sécurité, confort et un semblant de vitesse pour prévenir le public du lancement de la course.

Lors de la préparation de ces journées de repérage, je dois composer avec le planning de l’ACM qui nous impose par exemple des réunions sécurité le mercredi, la préparation du shakedown, l’installation dans notre voiture, nous avons également eu fait des spéciales tests avant le vrai shakedown pour former et échauffer une partie du personnel. Mon but était donc de tout faire rentrer en 2 jours et non 3 pour avoir un mercredi réservé aux autres activités. L’avantage c’est que nous avons déjà certains chronos en note dans lesquels nous ne passons qu’une fois et que nous sommes totalement libre dans le choix des spéciales, du nombre de passage, du bouclage. Nous sommes pour ainsi dire transparents. Un gain de temps évident. J’essaye d’être parfois en décalé du programme imposé des équipages pour ne pas trop les perturber ou faire des reconnaissances moins encombrées. Même si nous aimons bien nous retrouver au milieu de la caravane pour profiter aussi de l’ambiance et croiser les amis. Cette année fut bien maigre en ce sens car même en le voulant, nous n’avons croisés presque personne.

Les conditions pour cette édition seront malheureusement bien sèches et la météo annoncée pour les prochains jours laisse peu d’espoir pour les amoureux des vraies conditions hivernales, moi le premier. Ce constat a aussi des conséquences pour l’organisation: la prévision de la vitesse moyenne plus élevée implique plus de risque de sorties de route. La marge se réduit et le moindre écart est plus punitif.

Pour un enfant du pays, retrouver une édition locale, avec de beaux chronos mythiques, variés, la découverte de secteurs empruntés pour la dernière fois au siècle dernier, promet tout de même une belle course et de formidables images. On compte sur vous pour respecter les consignes, respecter le cadre idyllique et respecter vos idoles et l’ensemble des concurrents en pensant en premier à votre propre sécurité. Demain, nous allons pouvoir remettre le casque et rallumer la sirène !

Crédits photos: Victor Bellotto

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C’est en feuilletant un vieux magazine de l’année 1994, que mon attrait pour le rallye a commencé. Il aura pourtant fallu attendre le Monte Carlo 2000 pour que j’aperçoive en vrai ces autos et ces pilotes qui me faisaient tant rêver. Depuis, cette discipline hors normes à guider ma vie, sous différentes formes, et j’ai désormais la chance d’y travailler au quotidien comme coordinateur sportif et copilote.

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